Cynocéphales

Règles de Piquet-Archon (avec modifications ML). Joueurs : côté Macédonien : Tom DEVOS (Philippe V de Macédoine — aile gauche de l'armée macédonienne), David LAFOURCADE (Général Nicanor — aile droite) ; côté Romain : Mathieu LAFOURCADE (Titus Quinctius Flamininus). Durée de la partie 2h30 — durée de la bataille 7h.

Philippe V de Macédoine
Titus Quinctius Flamininus

Après la seconde guerre Punique, Rome regarde vers l'Est. Titus Quinctius Flamininus et ses légions sont mandatés pour assurer la domination de la République sur la Macédoine et la Grèce. Quelque part en Thessalie, à l'Est de Pharsal en 197 avant J.-C, sur les collines de Cynoscéphales…

IM002758.JPG

L'aube est noyée dans le brouillard. Cherchant à repérer les positions des forces adverses, les éclaireurs romains et macédoniens se sont égarés et ont joués à cache-cache dans les collines. Celles–ci tirent leur nom de la forme de leurs sommets qui parait-il évoque des chien (en grec Kunoskephalai « têtes de chien »). Quoiqu'il en soit, Titus a amèrement constaté que les macédoniens avaient déjà pris position sur les hauteurs.

IM002764.JPG

L'ordre de bataille romain est classique : une alae sur chaque coté, les légionnaires au centre avec de l'infanterie légère en écran. Comme de toute façon, les collines sont déjà occupées par l'ennemi, autant attendre dans la vallée que le brouillard se lève.

IM002760.JPG

Les forces macédoniennes avancent. Sur l'aile droite de Titus, on repère au loin un régiment de cavalerie de Philippe. Il semble un peu trop en pointe... la proie est tentante.

IM002761.JPG

Les macédoniens se déplacent assez rapidement sur les collines. Apparement, ils veulent plutôt en découdre dans la plaine. Les hoplites de l'aile droite de Nicanor ont avancé plus vite que l'infanterie légère.

IM002762.JPG

Philippe qui contrôle l'aile gauche, semble avoir du mal à faire progresser sa phalange qui reste à la traine. Le terrain a séparé les unités, qui semblent chacune bien fragiles.

IM002763.JPG copie

Un peu d'indécision dans les rangs macédoniens. Il faut resserer les rangs, garder la formation, mais le terrain n'est pas favorable aux formations rigides. Il faut en finir avec les romains, mais ceux-ci n'avancent pas. Est-ce raisonnable de s'aventurer dans la plaine ?

IM002763.JPG

Tiens, un éclaireur romain … mort.

IM002765.JPG

L'attaque de l'infanterie romaine sur la cavalerie de Philippe a été fulgurante. Tout est réglé en moins d'une demi-heure. Trois régiments d'infanterie, dont un de légionnaires aguéris, tente un mouvement tournant vers la gauche afin de prendre l'infanterie de Philippe sur le flan. En tout cas, sa cavalerie n'est plus qu'un souvenir.

IM002766.JPG

La cavalerie de Nicanor descent des collines. L'infanterie romaine avance tout en se maintenant juste hors de portée d'une charge avec une alae en couverture, au cas où…

IM002767.JPG

Une fois de plus, tout est allée très vite. Une charge de la cavalerie macédonienne a balayé le flan gauche des romains. L'alae est intervenu et a pris à revers les cavaliers de Nicanor… sans aucun résultat. L'infanterie et les archers de Nicanor ont dévallé en trombe la colline et ont saigné l'alae romaine prise de flan.

IM002768.JPG

La situation est complètement renversée. Un régiment romain et une alae sont pour ainsi dire anéantis. Etrange … les dieux ne sont pas avec Rome aujourd'hui. L'élan de Nicanor a été bien supérieur aux prévisions de Titus.

IM002769.JPG

La moitié de l'armée romaine est égarée dans les collines, là où plus aucun macédonien ne se trouve. Le mouvement tournant n'aura pas lieu, la gauche de Philippe ayant pivoté et se tenant maintenant prête.

IM002770.JPG

Les troupes romaines se sont réduites à une peau de chagrin là où se déroulent les combats. Sur la colline, l'infanterie régulière de Titus se fige à 200 mètres d'une ligne de phalanges bien trop solide pour espérer quoi que ce soit sans soutien.

IM002774.JPG

Inutile d'insister. La cohorte restante se retire en bon ordre, couvrant le départ de Titus du champs de bataille. Au moins, les aigles sont sauvés.

IM002775.JPG

Philippe V de Macédoine peut être fier de son général. L'expansion de Rome vers l'Est est remise à plus tard.

Commentaire sur la partie : généralement un mouvement tournant est une bonne idée, mais encore faut-il disposer d'assez d'élan pour le réaliser. L'action doit être rapide sans quoi l'ennemi a le temps de pivoter ses troupes. Bien que cela ne fut sans doute pas l'intention des macédoniens, le sacrifice de la cavalerie de Philippe a permi d'écarter plus de la moitié de l'armée romaine du vrai lieu de l'action. La cavalerie de Nicanor a sauté sur l'occasion, et la chance sourit aux audacieux…

Commentaires historiques : dans la vraie bataille, les romains ont vaincu de justesse les macédoniens, grâce à la réaction rapide d'un tribun anonyme. En effet, l'aile droite romaine a progressé rapidement sur les troupes de Philippe, pendant que l'aile gauche souffrait face aux phalanges de Nicanor. Alors que l'aile gauche romaine allait se faire enfoncer, le fameux tribun s'est rendu compte du danger et a prélevé 20 manipules sur la gauche de son aile droite pour prendre à revers la phalange. Les macédoniens ont vite compris que la situation était critique, la position intenable et les soldats ont levé leur lance en signe de rédition. Les légionnaires romains n'ont pas compris et ce fut un massacre. La date de 197 est restée célèbre dans l'histoire des techniques militaires, la formation en phalanges devenant obsolète face à des actions mobiles (pour en savoir plus sur la Phalange macédonienne).

Mathieu Lafourcade, le 02/02/2004