Enter a french text Les neurones du sommeil ont été identifiés chez le rat Mis à jour le mardi 16 mai 2000 Une équipe de chercheurs suisses et français dirigée par le professeur Michel Mühlethaler (département de physiologie, centre médical universitaire de Genève) annonce dans le dernier numéro de l'hebdomadaire scientifique Nature (daté du 27 avril) avoir réussi à identifier chez le rat les neurones directement impliqués dans les processus du sommeil. « Il y a près d'un demi-siècle que l'on pense qu'une région particulière du cerveau a à voir avec le sommeil. Cette hypothèse repose notamment sur l'observation de personnes victimes de lésions de cette région et souffrant d'insomnies, explique le professeur Mühlethaler. Par la suite, il y a une vingtaine d'années, on a commencé à enregistrer l'activité cérébrale durant les différentes phases de veille et de sommeil. On a ainsi découvert qu'il n'y a que deux régions qui demeurent actives de manière spécifique durant le sommeil, la plus importante étant dans le territoire dit préoptique. Pour notre part, nous étudions depuis des années des cellules de cette région qui nous semblent impliquées dans le sommeil et, lorsqu'une équipe américaine dirigée par Chris Saper a, il y a deux ans, caractérisé dans l'aire préoptique ventro-latérale un territoire correspondant à une concentration importante de cellules, nous nous sommes précipités sur ce territoire. » Mené en collaboration avec une équipe de l'Inserm (Thierry Gallopin, Patrice Fort, Pierre-Hervé Luppi) et une autre du CNRS (Jean Rossier, Etienne Audimat, laboratoire de neurobiologie et diversité cellulaire, Paris) le travail des chercheurs suisses a consisté à prélever ces neurones ( via des coupes de tissu cérébral de l'ordre de 400 microns d'épaisseur effectuées au sein de l'aire optique ventro-latérale) puis à analyser leurs caractéristiques physico-chimiques grâce à une série de tests hautement sophistiqués. INTERACTION RÉCIPROQUE Ces chercheurs ont ainsi découvert que ces neurones avaient une morphologie très particulière (forme triangulaire) et des propriétés totalement différentes de ceux qui les entourent. Ils sont ainsi maintenus inactifs lors de l'éveil par l'action conjointe de trois neurotransmetteurs excitateurs (la noradrénaline, l'acétylcholine et la sérotonine) libérées dans le cerveau par les neurones des centres d'éveil afin de favoriser l'activité cérébrale. Cette observation laisse penser que les systèmes d'éveil et de sommeil sont dans une situation d'interaction réciproque, les uns et les autres étant capables de s'influencer pour réduire leur activité électrique. Une question reste toutefois encore sans réponse : celle de la nature exacte des processus physiologiques qui assurent la prépondérance de l'un ou l'autre de ces deux systèmes. Quoique faite sur le rat, cette découverte peut, selon les chercheurs être extrapolée à d'autres mammifères et à l'espèce humaine. Elle devrait permettre de mieux saisir l'ensemble des mécanismes impliqués dans les alternances veille-sommeil et l'absolue nécessité qu'il y a de les respecter. « Peut-être allons-nous comprendre pourquoi nous dormons et pourquoi le sommeil est indispensable. Nous allons dans un premier temps tester l'impact sur les neurones du sommeil du modafinil, médicament psychostimulant prescrit dans le traitement des hypersomnies, précise le professeur Mühlethaler. Par ailleurs, nous pouvons espérer développer à partir de ce modèle une batterie pharmacologique plus large que celle qui existe actuellement dans le traitement des troubles du sommeil. » J.-Y. N. and you will the most relevant terms
mathieu lafourcade LIRMM - 161, rue ADA - 34392 Montpellier Cedex 5 - France - Tél : (33) 04 67 41 85 71 - Fax : (33) 04 67 41 85 00 - courriel : lafourca@lirmm.fr