Compte rendu RWSG

Plateforme AFIA 31/05/2005

 

Présentation

La demi-journée « raisonner le web sémantique avec des graphes » avait pour objectif d’identifier une communauté de chercheurs intéressés par l’utilisation de formalismes de graphes pour la mise en œuvre de raisonnements dans le cadre du web sémantique.

Une vingtaine de chercheurs issus d’une dizaine de laboratoires étaient présents pour la journée. La grande majorité d’entre eux exploite la proximité entre le formalisme des graphes conceptuels et les langages basés sur RDF (RDF, RDFS, OWL, SWRL…) pour proposer des mécanismes d’inférences pour le web sémantique.

La demi-journée a démarré par de courts exposés permettant de donner une idée des divers projets de recherche des équipes participantes. Un débat s’est alors engagé sur l’apport des modèles de graphes à la problématique du web sémantique. Finalement, les participants ont émis le souhait de développer des collaborations sur ce thème ; plusieurs pistes possibles sur la forme que pourrait prendre cette collaboration ont été évoquées.

 

Programme

      Où on trouvera le programme ainsi que les textes des orateurs.

 

Exposés

1.      O. Corby (INRIA Sophia) nous a présenté Corese un moteur de recherche sémantique pour le langage RDF (Resource Description Framework). Ce moteur qui est une implémentation de RDF/S sous forme de graphes conceptuels est dédié à des applications de web sémantique communautaire ou d’entreprise.

2.      F. Comte (LIRMM) a présenté ces travaux sur la transformation des ontologies OWL dans le formalisme des graphes conceptuels. Il propose de définir un sous langage OWL-SG non directement comparable à Lite et DL qui exploite au mieux les capacités de représentation de la famille SG (hiérarchies de types, graphes simples, règles et contraintes).

3.      F. Fürst (LINA) propose d’utiliser son modèle de représentation d’ontologie OCGL (basé sur la famille SG), et l’outil d’opérationnalisation associé TooCom, dans le cadre de la fusion et l’alignement d’ontologies. Il propose donc une opérationnalisation des ontologies de représentation permettant la mise en œuvre de raisonnement sur les ontologies de domaine.

4.      F. Gandon (INRIA Sophia) a présenté les travaux d’Acacia sur la représentation et l’exploitation des proximités conceptuelles par des distances de graphes. Cette problématique est étudiée dans le cadre de la résolution de requêtes distribuées, la recherche de réponses approchées, la visualisation… Par ailleurs une étude est en cours sur l’importance pour l’utilisateur de la relation de subsomption dans la distance conceptuelle.

5.      O. Carloni (LIRMM/ Mondeca) s’intéresse à doter un outil de gestion de connaissances de capacités inférentielles. L’outil est actuellement basé sur une représentation hypergraphe proche des Topic Maps et intégre un niveau ontologique issu d’une modélisation en OWL. L’objectif est de traduire les connaissances ITM dans le formalisme des graphes conceptuels afin de mettre en œuvre un ensemble de raisonnements sur la base.

6.      C. Djaiz (Tech-CICO) s’intéresse à construire un environnement de recherche d’information adapté à l’activité de conception. Cet environnement est bâti à partir du moteur Corese et exploite donc les liens entre le formalisme RDF et graphes conceptuels. 

7.      O. Haemmerlé (INA-PG) présente les travaux de l’équipe sur la construction d’un entrepôt de données liées à la prévention du risque microbiologique dans les aliments. La nature hétérogène, imprécise et incomplète des données les a conduit à définir un système d’intégration et d’interrogation unifiée de données stockées dans trois sources hétérogènes (SGBD, SBC graphes conceptuels, base XML).

 

Table ronde

Après un tour de table où tous les participants ont pu présenter leur recherche, le débat s’est orienté sur les liens entre les langages du web sémantique basés sur RDF et les formalismes de graphes conceptuels. Plusieurs questions se posent sur les propriétés des différentes transformations définies entre ces deux familles de langages. La proposition de F. Gandon de se constituer en groupe de travail W3C et de rédiger une note sur ce point est retenue.

La discussion porte alors sur les avantages et inconvénients des graphes vs. les logiques de description (LD) pour l’opérationnalisation des langages du Web. Les LD et leurs raisonnements par classification ont fortement marqués les premiers travaux autour du Web sémantique (en particulier dans la définition du langage OWL). L’avènement des langages à règles (RuleML, SWRL, WRL…) et des langages d’interrogation de triplets RDF (SPARQL) montrent qu’il est indispensable de disposer de raisonnements déductifs assertionnels dont les requêtes, données et règles s’expriment en termes de graphes RDF. Il apparaît important que l’expérience des chercheurs du domaine des raisonnements à base de graphes conceptuels profite à la définition des raisonnements à base de graphes RDF. Des interrogations restent sur le fait de savoir si il faut mieux adapter les mécanismes de raisonnement graphes conceptuels aux particularités des graphes RDF ou définir des transformations de manière à conserver la possibilité de traiter des graphes RDF plus « riches » (relations n-aire, graphes emboîtés…).

Quelques participants s’interrogent sur l’intérêt des graphes en tant que langage utilisateur pour l’accès au web sémantique. Peu de travaux sur ce thème, qui rejoint la thématique de la visualisation des connaissances et des interfaces homme-machine, semble être mené.

Il est évoqué l’opportunité de développer une plate-forme commune permettant la mise en œuvre de raisonnement à base de graphes dans le cadre du web sémantique. Dans un premier temps, on propose de définir un format d’échange RDF de graphes conceptuels qui permettra de faciliter les liens entre les différents outils des équipes présentes.

La fin de la table ronde s’oriente alors vers la forme que pourrait prendre une collaboration sur le thème de la journée. Les appels d’offre de l’ANR sont évoqués mais les délais courts et les contraintes des différents appels ne permettent pas d’en faire un support dans l’immédiat. Il est donc décidé de :

1.      rédiger un projet de recherche commun et saisir la première opportunité pour le formaliser (Action COLOR…) ;

2.      organiser une nouvelle rencontre sur le même thème dans le cadre de la « semaine de la connaissance » à Nantes sous la forme d’une journée complète avec acceptation par comité de lecture ;

3.      de lancer deux groupes de travail sous la forme de pages collaboratives Wikipedia :

a.       l’un sur l’étude des liens GC/RDF à partir des transformations de JF. Baget et O. Corby et al.

b.      l’autre sur la définition d’un langage RDF d’échanges de GC.

 

Conclusion

L’excellente organisation de la plateforme AFIA a permis de créer une dynamique sur le thème web sémantique et raisonnement à base de graphes qui devrait voir naître de riches collaborations sur le sujet.