
Photo: T.Limouzin
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Commission Photo - Objectif Bleu
FORMATION A LA PHOTO SOUS-MARINE - Partie I
Guide d'utilisation pratique du MMII
Document non finalisé - Dernière modification le
27/02/2004. Document consultable en ligne à l'adresse :
http://www.lirmm.fr/~dony/images/photossm/
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1) Présentation générale de l'appareil -
SEA&SEA Motor-Marine II
a) L'Appareil.
"Au sommet de la hiérarchie des compact submersibles, un appareil
domine, associant robustesse, simplicité d'utilisation et de nombreux
accessoires. C'est le Motor Marine II - Ex de Sea&Sea... C'est l'appareil
de base pour débuter l'image sous-marine en pouvant prétendre
à des résultats de qualité." FFESSM (3).
Caractéristiques essentielles.
Le Sea&Sea Moror Marine II-EX est un appareil (1) :
- étanche jusqu'à 45 mètres,
- argentique (non numérique), reconnait le codage DX
- non réflex,
- acceptant des films 24x36 mm,
- à mise au point manuelle,
- à objectif fixe de focale 35mm, d'ouverture minimale f3.5 à
distance de mise au point minimale (dite "map mini") 1mètre en standard et
0,5 mètre en position spéciale bloquée de la molette
de réglage de distance,
- doté d'un obturateur allant du 1/15ème au 1/125ème de seconde,
- doté d'un viseur avec contrôle à LED,
- doté d'un contrôle semi-automatique de la lumière,
- doté d'un bloquage du déclencheur,
- doté d'un flash intégré annoncé avec un
nombre guide de 10 (non précisé mais probablement en surface, dans l'eau, divisé par 2 ou 3),
- auquel on peut adapter des pré-objecifs 16mm, 20mm, macro2T, macro3T;
- Le club s'est doté du pré-objectif macro3T.
Il existe une position spéciale de l'obturateur (petit éclair)
qui active le flash intégré et désactive un éventuel
flash externe. Pour utiliser le flash externe, n'importe quelle autre position
convient. Ne jamais laisser la bague des vitesse sur cette position, cela use les piles.
Le viseur propose de gauche à droite 4 diodes électro-luminescentes qui indiquent :
- led 1 rouge allumée avant prise de vue si sous-exposition (ouvrir diaph ou baisser vitesse),
- led 2 verte allumée (après la prise de vue) : exposition correcte au flash en mode TTL,
- led 3 orange si flash externe prêt (rechargé),
- led 4 verte si appareil prêt (alimenté).
Le chargement du film se fait comme avec les appareils à moteurs. L'entrainement est ensuite automatique.
b) Le Flash Externe.
Caractéristiques essentielles.
Le flash Sea&Sea YS-60 TTL/S est un flash (2) :
- de nombre guide annoncé à pleine puissance et pour 100 ISO de 22 sur terre et 8 sous l'eau,
- d'angle de couverture 105x95° annoncé comme capable de couvrir un objectif de 15mm,
- capable de fonctionner à pleine puissance, à demi-puissance et en mode TTL.
2) Principes de prise de vue en lumière naturelle.
Faire une photo c'est composer, mettre au point, exposer et déclencher.
Le déclenchement peut paraître anodin mais c'est pour un
problème de retard au déclenchement (0,8 secondes
à l'époque) que le premier appareil acheté n'a pas
été un appareil numérique.
La composition
est fondamentalement un art mais chaque communauté défini des
règles de lisibilité des images. Le livre de la fédération
(3) traite du langage de l'image et de la composition de façon fort
intéressante.
La mise au point.
Mettre au point consiste à placer dans la zone de netteté
toute ou partie de l'image. Il y a en général une partie
de l'image correspondant au sujet photographié qui doit
être nette (sauf effet artistique souhaité). Tout couple
appareil/objectif peut faire la mise au point à partir d'une
distance minimum (dite MAP mini de l'objectif) et jusqu'à
l'infini.
- MAP Mini : Le MMII possède une MAP mini de 1 mètre et une position spéciale avec MAP à 50 cm.
- MAP manuelle : La mise au point est manuelle, donc pas
automatique. La MAP automatique s'obtient avec les objectifs dits
autofocus.
- Visée Reflex . La mise au point est plus facile avec
une visée dite Reflex avec laquelle le même systême
optique est utilisé pour la mise au point et la prise de vue. Il
y a donc correspondance.. Le MMII n'a pas de visée reflex. Il y
a donc deux systêmes optiques et des erreurs de parallaxe.
Surtout dans la zone de MAP mini.
L'exposition.
Exposer c'est faire arriver sur la pellicule la bonne quantité
de lumière pour restituer la scène photographiée.
L'exposition
se contrôle avec la vitesse d'exposition (le temps durant lequel la
pellicule est exposée) et l'ouverture du diaphragme (un cache pouvant
être plus ou moins ouvert) de l'objectif. Plus la vitesse est rapide
ou plus le diaphragme est fermé et moins la lumière rentre,
et inversement.
Une formule universelle pour l'exposition (http://www.chez.com/njphoto/technique.htm) : diaphragme=5.6 Vitesse=1/125 à midi en
plein soleil avec une pellicule de 100 ASA
Les cellules externes ou intégrées dans les appareils indiquent
au photographe si la quantité de lumière qui pénètre
dans l'appareil est correcte ou non mais il y a plusieurs manières
d'arriver à cette situation. On peut pour exposer correctement jouer du
diaphrame ou de la vitesse d'obturation
mais ce n'est pas équivalent car chaque solution à des effets
secondaires
différents et c'est là que tout devient intéressant. On a en effet la
même quantité de lumière sur la pellicule (la même exposition) pour
tous les cas suivants:
diaphragme |
vitesse |
1.8 |
1000 |
2.8 |
500 |
4 |
250 |
5.6 |
125 |
8 |
60 |
11 |
30 |
16 |
15 |
22 |
8 |
Utiliser les paramètres d'exposition pour contrôler les résultats.
Les appareils automatiques font tous les choix pour le photographe et ils
le font de mieux en mieux mais dans le cadre d'un apprentissage il est intéressant
d'avoir un appareil ou l'on fait les réglages soi-même.
- Contrôle du Flou de mouvement par la vitesse d'obturation.
Le choix de la vitesse d'obturation permet de rendre nets ou flous
les entités qui sont mobiles au moment de la prise de vue. Une vitesse
d'obturation supérieure à la vitesse de déplacement
du sujet fige le mouvement; une vitesse inférieure enregistre le mouvement,
ce qui se traduit par un flou. Ce pas confondre ce flou avec le flou de bougé
obtenu lorsque le photographe bouge au moment ou il déclenche (en
général c'est involontaire).
-
Contrôle de la Profondeur de champs par le diaphragme.
Le choix du diaphragme permet de rendre net ou flous une entité
en fonction de la distance à laquelle elle se trouve du point de l'image
sur lequel est fait la mise au point. Rappelons qu'avec un appareil non autofocus
et non reflex il est nécessaire d'évaluer au jugé de
la distance entre l'appareil le sujet principal de l'image (le plan de mise
au point) et d'indiquer cette distance à l'appareil grâce à
la baque des ... distances. Fermer le diaphragme est un bon moyen de se donner
une marge d'erreur pour cette évaluation (notre appareil ne permet
malheureusement par le réglage hyperfocale). Il est ainsi possible
de prérégler un appareil afin que tout ce que l'on photographie
entre une distance d1 et d2 soit net. Les appareils jetables sont ainsi préréglés
sur un diaphragme de f11 qui donne la netteté environ entre 1m et l'infini.
De tels préréglages pourront être utiles en plongée
avec notre appareil MMX.
-
Contrôle de bonne exposition : Avec le MMII, le contrôle d'exposition s'effectue
avec la LED gauche du viseur. L'exposition est mauvaise (sous-exposée)
lorsque la LED est allumée (rouge), elle devient bonne dés
que la LED s'éteind.
Réglages types
- Réglage portrait : ouvrir
le diaphragme (par ex. f/3.5) pour avoir une faible profondeur de
champs et donc un sujet net sur un fond flou (cela met le sujet en
valeur). Régler la vitesse en conséquence pour une
exposition correcte. S'il y a beaucoup de lumière il faut avoir
un obturateur très rapide. Ce n'est pas un problème en
plongée ou il y a rarement beaucoup de lumière.
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Fond : 2 mètres
Distance : 2 mètres
Focale : 200
Ouverture 3,5
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- Réglage sport : pour
prendre un sujet en mouvement, il faut que la vitesse d'obturation soit
rapide (1/125 minimum) , sinon il y a flou de mouvement. Pas de
problème s'il y a beaucoup de lumière sinon il faut
pouvoir ouvrir le diaphragme pour équilibrer l'exposition.
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Focale : 200
Vitesse d'obturation :
1/1250ème
Ouverture : 3
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http://perso.wanadoo.fr/plongee.passion/images/
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Réglage paysage : dans un paysage, on souhaite en
général avoir une netteté qui va du premier plan
jusqu'à l'infini. Il faut fermer le diaphragme au maximum. S'il
y a beaucoup de lumière, pas de problème, sinon, il faut
faire attention à ce que la vitesse reste supérieure
à celle du flou de bougé.

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http://forum.hardware.fr/hardwarefr/Photonumerique/sujet-328.htm
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3) Prise vue sous-marine sans flash.
Il y a évidemment beaucoup de choses à dire que nous
complèterons au fil du temps; voici des informations clé
sur ce qui change par rapport à la prise de vue terrestre. Nous
ne rentrons pas ici dans les problèmes de palanquée et de
sécurité.
- Difraction, Diffusion, Réflection.
- Estimation des distances.
- Notre appréciation des
distances sous l'eau est fausse, nous estimons à 1 mètre une
distance réelle de 1,33m. Ceci est du à la réfraction
des rayons lumineux quand ils passent de l'eau à l'air contenu dans
notre masque. Mais le même indice de réfraction s'applique aux
rayons lumineux qui entrent dans l'objectif, donc coup de bol, il faut indiquer
sur la bague de distance de l'appareil ce que nous ressentons et pas la distance
réelle.
- Réduire la distance. Je n'ai pas encore
compris si les objets photographiés apparaissent sur la photo tels que nous
les
voyons avec le masque (c'est à dire grossis de 1/3) ou tels
qu'ils
sont en réalité. En tous cas, il faut essayer de
réduire la distance au sujet car la photo-sous-marine se fait au
grand-angle et de près pour des problèmes de
lumière. De plus le milieu transforme notre 35mm en 50mm
équivalent terrestre. Bref, le poisson est quasi toujours trop
loin.
- Photographier un poisson en pratique.
- Pré-régler l'appareil avec un diaphragme fermé pour avoir une lattitude de profondeur de champs.
- Essayer d'intriguer l'animal pour qu'il s'approche.
- Etre prêt à déclencher quand il est à 50 cm.
- Inutile d'aller vers lui, il va plus vite et vous photographierez un animal fuyant.
- Le cadrage est difficile en pratique, sans appareil reflex,
et sans le viseur externe (ci-dessous, à acheter un jour ?). A
50cm la paralaxe est importante. Bref se rapprocher du sujet et fermer
le diaphragme sont de bonnes bases de départ pour le
débutant.
- .
- Débutant .Nous conseillons le négatif
non-inversible 400 ISO pour débuter. La lattitude d'erreur est
importante et le gain en sensibilité est de 2 diaphagmes par
rapport à une une 100 ISO.
- Les vraies belles photos se font avec des inversibles (diapos)
mais cela réclame une parfaite maîtrise de l'exposition.
- Demain, le numérique ...
- Couleurs saturées - sous-exposition
: Il semble que la sous-exposiiton fasse ressortir le bleu profond.
Pour sous-exposer : déterminer un couple diaph/vitesse qui
éteind la LED de sous-exposiiton.
- Préparer ses plongées : Déterminer le type de photos que l'on va faire.
4) Entretien et Usage
L'ensemble des règles ci-dessous sont celles préconisées
dans les documentations et les livres, elles doivent être amendées
par ceux qui ont ou acquierrons de l'expérience.
a) Les joints
Le risque No 1 est celui de noyage de l'appareil. Les joints sont donc très importants, il y en a 5 en tout.
- le joint du support extractible des piles sous l'appareil,
- le joint d'ouverture de l'appareil à l'arrière du boitier,
- le joint du bouchon de prise-flash (en fonction si l'on part faire des photos sans le flash-externe et au repos sinon),
- le joint du cordon flash-boitier qui prend la place du précédent si l'on monte le flash-externe,
- le joint du logement des piles du flash externe.
Les joints font l'objet de soins particuliers avant, après
chaque plongée et doivent être vérifiés et
changés régulièrement.
Règles essentielles valables tout le temps (voir la section spécifique dans (1) ainsi que le manuel spécifique (4))
- Ne jamais enlever ou manipuler un joint avec un outil metallique, ne pas le plier ni le tordre,
- Pour enlever le joint, utiliser l'outil en plastique fournit ou la manoeuvre indiquée (4),
- graisser le joint avec la graisse fournie (toutes les graisses
silicones ne conviennent pas), procéder avec le pouce et l'index,
ne mettre aucune sur-épaisseur de graisse.
b) Généralités sur l'entretien et l'usage
- N'utiliser que des piles classiques (manganèse, Ni-cad, alcalines),
- Ne pas laisser l'appareil à la chaleur excessive (place arrière voiture),
- Ne jamais laisser les piles dans le boitier ou flash pendant les périodes de non utilisation,
- Ne pas cogner ...
- Prévoir un entretien - révision tous les ans si l'utilisation a été effective,
- Changer les joints thoriques tous les ans même en cas de non utilisation (ils sèchent).
- Nettoyer de temps à autre les contacts de la prise flash-boitier
avec un aérosol spécial électronique.
-
A la moindre alerte (4 gouttes à l'intérieur du boitier), il
faut rechercher l'entrée d'eau et sans résultat consulter le
SAV.
c) Avant une sortie ou une plongée :
- Toujours tout préparer à l'avance dans un endroit propre et sec (chargement des piles, de la pellicule, vérification et entretient des joints thoriques),
- Joints toriques (voir la section spécifique dans (1) ainsi que le manuel spécifique (4))
- Ne jamais enlever ou manipuler un joint avec un outil metallique, ne pas le plier ni le tordre,
- Pour enlever le joint, utiliser l'outil fournit ou la manoeuvre indiquée (4).
- Avant
chaque sortie (week-end) : sortir les joints de leur boite en
plastique, les inspecter (si secs, craquelés, les
changer), si mal lubrifier, les lubrifier,
- Nettoyer les logements à joints de l'appareil avec un
chiffon non pelucheux (c'est le plus casse-pied), mettre les joints en
place.
- Avant chaque plongée succédant à l'ouverture d'un compartiment :
- nettoyer le joint correspondant et son logement (enlever poussières - pas facile - chiffon non pelucheux),
- vérifier au toucher et au regard la non présence de grains, poils, fils ...
- graisser le joint avec la graisse fournie (toutes les graisses
silicones ne conviennent pas), procéder avec le pouce et l'index,
ne mettre aucune sur-épaisseur de graisse.
- Vérifier le bon fonctionnement du flash.
d) Sur le bateau :
- Utiliser la caisse de transport garnie de mousse - attention, elle
n'est pas étanche (prix d'une caisse étanche ~ 150 euros),
- ne pas placer la caisse dans un passage,
- Déconseillé pour une plongée en zodiaque tant que l'on n'aura pas une caisse étanche et qui flotte,
- Ne pas mettre (faire sécher) l'appareil au soleil,
- N'ouvrir aucun compartiment si possible ou aller dans la cabine,
- Avant la mise à l'eau, bien vérifier l'amarrage de tous les accessoires,
e) Mise à l'eau :
- Se mettre à l'eau et se faire ensuite passer l'appareil par
quelqu'un à qui l'on a expliqué comment tenir l'appareil+flash,
- avant de descendre, vérifier qu'il n'y a pas d'infiltrations
(c'est en surface et jusqu'à -1 m que les joints sont les moins efficace
- ne jamais ouvrir aucun compartiment sous l'eau (!!!)
f) Après la plongée sur le bateau :
-
N'ouvrir aucun compartiment de l'appareil avant d'être au sec à terre (risque de projections),
-
ne pas oublier la caisse photo sur le bateau (très plausible pour photographe occasionnel),
- Au
cas ou l'on soit dans l'obligation de changer la pellicule
(plongées successives) débrancher le flash de l'appareil,
toujours tenir l'appareil en bonne position pour que l'eau résiduelle ne pénètre pas dans la prise, vérifier et nettoyer le joint, remettre le bouchon de protection sur la prise.
g) Après le bateau, rangement :
- Mettre le matériel à tremper dans un bac d'eau douce
(quelques minutes), ne pas le mettre sous un jeu d'eau (risque noyade),
- si possible ajouter un peu de vinaigre dans l'eau de rinçage,
- pendant le rinçage, déplacer les molettes pour éliminer les cristaux de sel,
- essuyer soigneusement l'appareil,
- ouvrir l'appareil avec l'ouverture tournée vers le sol afin
que l'eau se trouvant autour du joint ne pénètre pas et retirer
la pellicule,
- ouvrir de la même façon les logements de piles, retirer les piles (appareil et flash),
- retirer les joints, les nettoyer, les lubrifier et les stocker dans
une petite boite en plastique pour qu'ils ne sèchent pas et
qu'ils ne s'applatissent pas.
- Nettoyer les logements à joints de l'appareil avec un chiffon non pelucheux (c'est le plus casse-pied).
- remettre tous bouchons sans les joints.
i) Voyages
- Conseil trouvé sur le site de Thierry Limousin (http://limouz1.free.fr/sommaire.htm). Lorsque vous avez la chance de partir plonger à l'étranger, méfiez vous
des avions...Il ne faut JAMAIS charger votre film avant le départ ou pire dans
l'avion. Vous risquez de créer une dépression dans l'appareil et lors de la première
plongée, vous dépassez sans vous en rendre compte les limites de profondeur de
l'appareil. Dans le meilleur des cas, vous aurez un mal fou à l'ouvrir, dans le pire,
votre appareil sera victime d'une noyade.
Références
(1) SEA&SEA, MOTOR MARINE II-EX, Manuel d'utilisation.
(2) SEA&SEA, flash sous-marin YS-60 TTL/S, Manuel d'utilisation.
(3) Photographier sous l'eau. Ouvrage de référence, FFESSM,
Ecole française de plongée, Editions GAP, ISBN 2-7417-0255,
2001.
(4) SEA & SEA : les joints toriques, manuel d'entretien.
(5) Un excellent cite sur le MMII, d'ou sont tirées certaines photos : http://limouz1.free.fr/sommaire.htm