icone

Commission Photo - Objectif Bleu


FORMATION A LA PHOTO SOUS-MARINE - Partie II

Guide d'utilisation pratique du MMII et du Flash YS-60





La lumière artificielle est vite indispensable en photo sous-marine. D'une part  lorsque l'on descend  la lumière naturelle s'avère très vite insuffisante pour assurer une mise au point correcte, d'autres part pour restituer aux sujets leurs véritables couleurs. On trouvera dans les livres, toutes les subtilités de l'éclairage artificiel.  On rappelle ici les points fondamentaux de la photo flash qui a l'avantage (par rapport à un phare) d'avoir une température de couleur compatible avec les pellicules inversibles (diapos) ou non.

1) Le flash


YS-60


Flash
NG (Land) (m/ft)
Beam Angle
Number of Flashes
Recycle Time





YS-60TTL N/S
22/72
105º x 95º
A: 200
Ni: 120
A: 6.5 sec.
Ni: 4 sec.


2) Règles générales de prise de vue au flash en mode manuel.

En matière d'exposition et de portée, les règles d'utilisation d'un flash sont les mêmes sur terre et sous l'eau. La connaissance de ces règles générales est utile (comme toujours) mais non indispensables et le lecteur non inéressé peut passer directement à la section suivante.
  1. Choix de la vitesse de prise de vue. Lorsque l'on utilise un flash, il est nécessaire, pour des raisons qui nous dépassent ici, que la vitesse d'obturation choisie soit inférieure ou égale à la vitesse dite de synchro-X de l'appareil. Sur notre appareil, il s'agit du 1/125ième de seconde donc toute vitesse inférieure ou égale à 1/125ième sera correcte. Du strict point de vue de l'exposition, il est même possible de choisir au hasard car la durée de l'éclair d'un flash (pendant laquelle le sujet sera éclairé) est bien inférieure au temps d'exposition le plus court (1/125 s donc). Par contre la vitesse à des effets sur la composition. En choisissant la vitesse la plus élevée vous avez une chance que votre baracuda soit net (d'ou l'intérêt que la synchro-X d'un appareil soit élévée). Si vous voulez faire un effet de flou ou de trainée, choisissez une vitesse lente.

  2. Choix du diaphragme.  Diaphrame en fonction de la distance du sujet. La bonne valeur du diaphrame F lors d'une prise de vue avec flash est fonction de la distance D au sujet visé et du nombre-guide NG (indicateur de puissance) du flash. La relation fondamentale est :
    1. F = NG / D

      ou

      D = NG/F

      Avec un nombre-guide de 8 (celui de notre flash sous l'eau) et une pellicule de 100 ISO le tableau suivant donne le diaphragme qu'il faut choisir en fonction de la distance du sujet. Par exemple si votre sujet est à une distance de 1m, il faut régler le diaphragme sur f/8.
       
      Distance du sujet
       0,5 m
       0,7 m
       1m
       1,5 m
       2,28 m
      Au dela
      Ouverture nécessaire à 1OO ISO
      f/16
      f/11
      f/8
      f/5,6
      f/3.5
      hors de portée du flash

      Si l'on veut pouvoir éclairer plus loin, il faut choisir une pellicule plus sensible. Le nombre-guide est fonction de la sensibilité de la pellicule. Il est nécessaire de refaire le tableau précédent pour chaque sensibilité et il est conseillé de le coller sur l'appareil car il est fort pratique en prise de vue. Exemple à 400 ISO :

      NG(400) = NG(100) * racine(400/100) = 8 * 2  = 16.
      Donc avec une pellicule 400 ISO, voici la nouvelle table :

      Distance du sujet
       0,5 m
       1 m
       1,4m
       2 m
      3,1 m

      Au dela
      Ouverture nécessaire à 400 ISO
      f/22
      f/16
      f/11
      f/58
      F/5.6
      f/3.5
      hors de portée du flash

      Pourl ceux qui maîtrisent tout celà, voici (http://limouz1.free.fr/sommaire.htm) un tableau donnant des chiffres issus de l'expérience pour le MMII (le nombre guide est un peu plus élevé) et donnant également la profondeur de champs correspondant aux différents diaphragmes et distances du sujet (tout cela à nouveau pour 100 ISO).

    Ouverture Portée du flash
    (film 100iso)
    Zone de netteté /distance du sujet
    1m 1.2m 1.5m 2m 3m
    f/11 1.1m 0.7-1.7 0.8-2.4 0.9-4.1 1.1-... 1.3-...
    f/8 1.5m 0.8-1.4 0.9-1.9 1.0-2.8 1.2-5.2 1.5-...
    f/5.6 2.1m 0.8-1.3 0.9-1.6 1.1-2.2 1.4-3.5 1.8-8.6
    f/3.5 3.4m 0.9-1.1 1.0-1.4 1.2-1.9 1.6-2.7 2.1-5.1

      On y voit qu'à 100 ISO avec notre couple flash/appareil actuel, la vie est difficile car à f11, on peut prendre un sujet à 1m mais pas plus et avec une marge de profondeur de champs pour la netteté très faible. Si passe à f/5.6, la portée augmente mais la profondeur de champs devient vraiment faible. On a donc vraiment intérêt à passer à 200 ou 400 ISO. Les choses iront mieux avec un objectif 20mm.


3) Utilisation du flash en mode "automatisme TTL".

Le débutant peut commencer avec ce mode qui permet de prendre des photos sans faire de calculs ni de réglages complexes. Le mode TTL (through the lens) fonctionne grâce à un capteur placé derrière l'objectif et qui capte la partie de la lumière du flash réfléchie par le sujet et provoque la coupure de l'éclair au bon moment en fonction du diaphragme courant (la lumière se déplaçant à sa propre vitesse, reviens vers l'appareil bien avant que la durée du flash ne soir écoulée). L'automatisme TTL permet au photographe de ne pas régler manuellement le diaphragme en fonction de la distance à laquelle se trouve le sujet éclairé par le flash. Cette outil est essentiel pour prendre un sujet dont on ignore à quelle distince il se trouve ou qui est en mouvement. Il est particulièrement efficace pour la macro ou la photo de sujets simples, centrés et sans composition incluant de fortes différences de contraste.

Le passage en mode TTL s'effectue vie le bouton de contrôle à l'arrière du flash. Sur le boitier, il faut que le bouton de contrôle de la vitesse d'obturation soit sur tout autre position que la position "flash intégré". Le MMII-EX et le flash YS/60 sont pourvus de la mesure automatique d'exposition TTL.

Contraintes :
    1. Cet automatisme ne change néanmoins rien à la portée du flash et aux limites précédemment évoquées : si le nombre guide est de 11 et le diaphrame choisi de 8, l'exposition sera correcte si le sujet est entre 0,5 et 1,5 m. Au dela il sera sous-exposé (flash trop peu puissant) et en deça il sera sur-exposé car il est impossible à l'appareil d'ordonner la coupure de l'éclair assez tôt. C'est la seule limite à connaitre pour le débutant.
    2. Cet automatisme impose également que le sujet soit centré dans le viseur (très ennuyeux du point de vue de la composition).
    3. L'automatisme se fait piéger par les forts contrastes (ceci est mentrionné comme réellement problématique sous l'eau).


4) Equilibrage lumière naturelle, lumière artificielle.

Lorsque l'on maîtrise l'utilisation du flash, on peut essayer de composer un premier plan éclairé par le flash et un paysage éclairé par la lumière naturelle. C'est ce que l'on appelle l'équilibrage. Ceci est également facilité par l'automatisme TTL. Voici le principe :
    1. choisir la vitesse en fonction de la profondeur de champs que vous voulez obtenir (la vitesse va avoir une influence sur le diaphragme),
    2. placer le flash en mode auto-TTL
    3. à l'aide de la cellule de l'appareil, régler de diaphrame afin d'avoir une bonne exposition du paysage,
    4. vérifier que le premier-plan se trouve dans la portée du flash en fonction du diaphragme obtenu,
    5. composer en gardant le sujet principal assez centré pour que l'automatisme TTLfonctionne.
    6. Si l'on veut vraiment composer à  sa guise et décentrer le premier plan, il faut repasser en réglage manuel du couple flash/diaphragme.


5) Quelques spécificités de la photo sous-marine au flash.

Entre les principes et la réalité vient se glisser l'expérience. Voici quelques conseils qui ont été donnés dans le cadre de la formation départementale.

6) Un réglage typique de l'appareil .

Je pense que le meilleur compromis avec l'appareil actuel pour réussir les premières belles photos avec cet appareil est le suivant :

Références

      (1) SEA&SEA, MOTOR MARINE II-EX, Manuel d'utilisation.
      (2) SEA&SEA, flash sous-marin YS-60 TTL/S, Manuel d'utilisation.
      (3) Photographier sous l'eau. Ouvrage de référence, FFESSM, Ecole française de plongée, Editions GAP, ISBN 2-7417-0255, 2001.
      (4) SEA & SEA : les joints toriques, manuel d'entretien.

      A compléter.