Philippe Coiffet

Notre collègue Philippe Coiffet nous a quittés le 20 octobre 2023 des suites d’une maladie qu’il n’a pas pu surmonter.

Oui, cher ami, la communauté robotique se souvient… On se souvient que tu es indéniablement un des pionniers de la robotique française et que tu as contribué à son rayonnement. On se souvient de ton parcours, d’abord au LIRMM où tu as créé la première équipe de recherche publique en robotique ; puis au Laboratoire de Robotique de Paris, dont tu fus l’un des fondateurs, et où tu as lancé et dirigé les recherches autour de la robotique de service et la réalité virtuelle ; tu fus aussi l’artisan avec Kazuo Tanie de la création du laboratoire international JRL, avec le Japon, dédié à la recherche en robotique humanoïde. On se souvient que tu as aussi œuvré au rapprochement entre le milieu académique et le milieu industriel avec la création et la direction du CRIIF, à l’enseignement de la robotique en France et ailleurs et la publication de livres aussi bien techniques que de dissémination, particulièrement lus à ce jour… Tes nombreuses collaborations à l’international dénotent de ton ouverture d’esprit. On pensait ton énergie inépuisable, et on avait presque fini par oublier que tu nous quitterais un jour…

On regrettera tes touches d’humour et ta bonhomie, mais ton héritage restera vivace parmi nous. Cette page sera le reflet de ce que tu as essaimé. 

Our colleague Philippe Coiffet passed away on 20 October 2023 following an illness that he was unable to overcome.

Yes, dear friend, the robotics community remembers… We remember that you were undeniably one of the pioneers of French robotics and that you contributed to its development. We remember your career, first at the LIRMM, where you created the first public robotics research team; then at the Paris Robotics Laboratory, of which you were one of the founders, and where you launched and directed research into service robotics and virtual reality; you were also the architect, with Kazuo Tanie, of the creation of the JRL international laboratory, with Japan, dedicated to research into humanoid robotics. We remember that you also worked to bring academia and industry closer together by creating and directing the CRIIF, teaching robotics in France and elsewhere, and publishing both technical and dissemination books, which are still widely read… Your many international collaborations testify to your open-mindedness. We thought your energy was inexhaustible, and had almost forgotten that you would be leaving us one day…

We’ll miss your touches of humour and your bonhomie, but your legacy will live on with us. This page will be a reflection of what you have spread.

 
 

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14 réponses

  1. As a memorial to Professor Philippe Coiffet.

    I would like to express my deepest sympathy on the passing of Professor Philippe Coiffet.
    The first time I met him was when I was working at Toshiba Corporation’s Research and Development Center. At the introduction of the late Dr. Kazuo Tanie of the National Institute of Advanced Industrial Science and Technology, he visited our workplace accompanied by Prof. Pierre Blazevic of the Université de Versailles Saint-Quentin. From beginning to end, he was smiling and touring our remote-operated robot. This later evolved into a research on bilateral force control (crank rotation, etc.) via ISDN communication line between Toshiba and AIST.
    When I changed my career to a university and was looking for a place to study abroad, he kindly responded to my inquiry even though it was a sudden inquiry. At 10th Ro-Man 2001 (Bordeaux-Paris), he made time to listen to my story despite his busy schedule. He also introduced me to Prof. Abderrahmane Kheddar, who was at the Université d’Evry, and I stayed there.
    In this way, Professor Philippe Coiffet was a person who valued connections between people, obligation, and humanity, and I’m proud to be one who has been taught.
    Please convey my sincerest condolences to his family and all concerned.

  2. C’est avec tristesse que j’ai appris la disparition de Philippe Coiffet. J’avais eu le plaisir de faire sa connaissance lors de divers déplacements régionaux organisés par l’Académie. J’avais apprécié sa bonhomie, sa passion pour le Japon et la Californie. Originaire des Deux Sèvres, nous nous étions trouvés des points communs.
    Je présente toutes mes condoléances à sa famille.
    Bernard SAUNIER

  3. Merci Philippe de m’avoir fait découvrir la robotique par ton exposé à Cachan au printemps 1981. Merci de m’avoir la même année proposé un sujet de recherche innovant et passionnant. Merci de m’avoir présenté à de nombreux acteurs du domaine, dès mes débuts de doctorant et ensuite lors de ma carrière au CNRS. Merci de m’avoir permis de travailler à Tsukuba l’été 1985 et à Santa Barbara en 1986-1987. Tu m’as ainsi donné le “goût de l’international”, ce qui m’a conduit à quitter le LIRMM en septembre 2000, pour diverses aventures à l’étranger et en France jusqu’en 2020. Dès lors nos routes ne se sont plus beaucoup croisées, mais je n’ai jamais oublié que, quelle que fut ma situation professionnelle, c’est à l’origine grâce à toi que j’y étais parvenu. Merci pour tout cela et merci aussi de m’avoir toujours encouragé, soutenu, conseillé. Et merci pour ta gentillesse et ton amitié. Adieu Monsieur Coiffet.

  4. Tres triste d’apprendre la disparition de Philippe Coiffet, mon parrain à l’Academie, grand chercheur et enseignant, que j’ai rencontré au détour de sa passion pour le Japon, lorsque j’y travaillais, fascinés l’un et l’autre par ce pays, ses apports à la robotique, sa culture et la particularité des relations que l’on y tisse.
    Homme malicieux, volontaire et discret, d’une grande douceur.
    Toutes mes condoléances à sa famille.

  5. Pierre Perrier Dassault Aviation ancien délégué CADAS fondateur et premier délégué général de l’Académie des Technologies
    Nos réunions entre Philippe et moi ont débuté dans le petit bureau du CADAS (Comité des applications de l’Académie des Sciences) dont on m’avait demandé d’assurer l’animation du coté de l’Académie des Sciences et qui avait deux visages : celui de construire une ouverture en commun spécifique aux interactions entre Sciences et Technologies et grâce au fin sourire et aux relations toujours chaleureuse et souriante de Philippe face aux fréquentes et réelles difficultés de communication entre personnalités de caractère dans la recherche comme dans l’industrie , Philippe adoucissait les relations grâce à son riche coté humain ; il lui fallait associer la finalité de pensée sans trop de rêves et la partager et transmettre dans la nouvelle ‘Académie que nous fondions et en même temps la transporter en livres et dans un enseignement clair; cela fut long par refus de beaucoup ; certes on se doutait que le futur usage des robots mécaniques ou informatiques irait jusqu’à changer très vite les activités de beaucoup quand notre société les utiliserait chaque jour ; nous en étions conscient , Philippe et moi puis la jeune génération qui a levé ensuite et que nous avons accompagné de réflexions plus fondamentales impliquées par une modélisation enfin plus riche avec Sabah et la continuation des liens avec le monde asiatique avec Kheddar, enfin est venu Laumond qui vient de nous quitter alors que les fondements d’une robotique de niveau proche des activités humaines s’ouvrait comme espéré. Philippe a gardé un sourire semblable face aux difficultés de sa fin de vie comme au temps des premières applications espérées dans l’industrie aéronautiques comme du. coté du CEA (autrefois partagé de mon coté avec Jean Vertut)
    Philippe Coiffet m’avait consacré le temps nécessaire et son sourire pour réduire les frictions entre points de vues variés dès les premières réunions de constitution de l’ Académie des Technologies lorsque se fixaient ses statuts et sa composition pour qu’elle garde son caractère mélangé moitié-moitié en complémentation des penseurs et des acteurs; il y avait de nombreux points durs à lever pour les chercheurs quand la jeune robotique française galopait souvent en tête . Ainsi Philippe Coiffet a apporté beaucoup par l’exemple de cette discipline qui ne cessait pas de se construire et de dévoiler l’extrême difficulté incomprise de certains gestes parus simples et le difficile passage à leurs usages robotisés; mais, sans cesse, il gardait la place pour un sourire tolérant aux gens trop pressés d’aboutir.;

  6. Attristé par le décès de Philippe Coiffet, je me souviens de sa participation au CADAS, et surtout de son soutien actif lors des premières années de l’Académie des technologies, dont il fut un membre fondateur présent et efficace. Son animation du groupe robotique, sa compétence et son empathie pour notre Confrérie ont contribué à l’essor de la jeune Académie, et il nous a fait partager sa connaissance du Japon. Nous pensons chaleureusement à lui et aux siens.

  7. Une très belle personne, vient de nous quitter, je suis profondément touché mais son souvenir restera vivace dans ma mémoire et dans mon coeur. Scientifique international de renom et pionnier incontestable dans le monde de la robotique et de la réalité virtuelle, Philippe restera surtout pour moi un grand homme de coeur et de passion. Il fait partie des belles personnes que l’on a la chance de côtoyer dans sa vie. Je suis heureux d’avoir partagé son amitié.

    Merci Philippe pour ton ouverture, ta bienveillance, ton soutien, ta profonde humanité et pour tous les excellents moments que nous avons passés ensemble depuis que je t’ai croisé la première fois lors de mon DEA en 1989. Merci.

    Toutes mes pensées à ses proches.

  8. C’est avec beaucoup de tristesse que j’ai appris le décès de Philippe Coiffet. Philip était non seulement un grand roboticien, mais aussi un éducateur profondément soucieux de ses nombreux élèves. Lors de mes études à l’étranger au LRP (Laboratoire de Robotique de Paris) en tant que chercheur invité de 1999 à 2000, il m’a accueilli chaleureusement et m’a soutenu de tout cœur. Encore une fois, je voudrais vous exprimer directement ma gratitude, mais je suis vraiment triste de ne pas pouvoir faire ça. Je voudrais exprimer ma gratitude par écrit, mais du fond du cœur. Aussi, je vais vous dire quelques mots japonais. S’il vous plaît, repose en paix. Toutes mes condoléances à sa famille. Je m’excuse pour mon mauvais français.

  9. J’apprends avec grande tristesse le deces de Philippe Coiffet, a 83 ans, exactement mon age. J’aimais beaucoup Philippe. Nous avions travaille ensemble dans le cadre du programme ARA, et avec Georges Giralt. Je representais l’INRIA . C’etait au debut de la presidence Mitterrand. Sa competence etait indeniable. Je le respectais donc beaucoup. Mais il etait aussi tres attachant. Nous avons toujours ete de grands amis. C’est une perte considerable.
    Merci , Phiippe pour toute ton aide et ton amitie. Je ne t’oublierai pas.

  10. Début 81, rencontre à Cachan avec Philippe. Il nous a fait rêver. Son enthousiasme pour une belle aventure scientifique nous amènera à l’accompagner à Montpellier au LAM pour développer des travaux sur la robotique de manipulation. Visionnaire, il pensait que le travail à deux bras piloté par la vision et les capteurs d’efforts, devait permettre à la robotique de franchir une étape importante. Deux bras manipulateurs MA23 venus du CEA du département télérobotique avec lequel il entretenait de fortes relations, une caméra CID d’une définition qui ferait rire aujourd’hui, des capteurs d’efforts, un ordinateur programmé avec des cartes et peu après une première dans l’assemblage robotisé à deux bras. Il était de ces scientifiques que l’on aimait suivre et qui laissait à chacun la possibilité de rêver. Merci Philippe de nous avoir entrainer dans cette aventure. Tu n’auras pas l’opportunité je pense, à ce que se soient des bras manipulateurs qui te déposent dans ton denier lieu de séjour mais nous l’imaginerons.

  11. Philippe a été un grand chercheur dont d’autres membres de notre académie, mieux au fait de sa longue et brillante carrière, parleront mieux que moi, mais il était devenu aussi un ami après que je l’ai contacté en avril 2013 pour qu’il participe au premier diplôme universitaire de cyber psychologie que je voulais lancer dans ce qui s’appelait alors l’université Paris VII (devenu depuis Paris Cité). Bien qu’il ait fait carrière dans des domaines techniques (il se définissait comme « matheux, ingénieur »), il a toujours montré un intérêt considérable pour l’impact psychologique des technologies et les problèmes éthiques qu’elles posent. Son souci était, comme il me l’a écrit, de participer « à la création de « bons » robots qui augmentent notre qualité de vie en minimisant les dangers pour notre intégrité physique et psychique d’humain ». Mais son intérêt était bien plus large, comme en témoignent les trois livres qu’il avait en chantier en 2018, tous très avancés : une « Introduction à une robologie », un roman de science-fiction intitulé « La quatrième singularité » et ce qu’il appelait « Métaphysique naïve ou articles de foi de veau » (sic) ! Philippe, tu es parti trop tôt, et ton humour humaniste et créatif nous manquera !

  12. Un grand scientifique nous quitte. Philippe a été un vrai pionnier et un créateur, poussant la robotique, ses concepts et applications au plus haut niveau. Il a tiré avec lui toute la communauté nationale et est unanimement reconnu au niveau international. Ses publications sont des références pour lui qui aimait tant partager son savoir et se mettre au service des jeunes. Un grand merci à lui pour toute son action pour la communauté et aussi dans la création et le développement de l’Académie des Technologies. Toutes mes condoléances à sa famille.

  13. La disparition de Philippe, mon confrere et ami de l’Académie nationale des Technologies dont il était un des fondateurs, m’attriste et me touche profondément. Son sens d l’humour, son regard en demi-sourire, et ses remarques toujours pertinentes et bien visées, étaient un “haut lieu” des réunions de l’académie. Sa bienveillance était pour moi une source d’encouragement. Un grand homme disparait mais son souvenir reste dans nos coeurs – Erol Gelenbe

  14. C’est avec une grande tristesse que j’écris ce message suite au décès de mon cher ami et collaborateur, le Professeur Philippe Coiffet.

    Nous nous sommes rencontrés il y a plus de 30 ans, lorsque je visitais son Laboratoire de Robotique de Paris, et parlions de mes toutes premières recherches sur les interfaces homme-machine. Il m’a encouragé, encadré et est venu visiter mon laboratoire de recherche à l’Université Rutgers aux États-Unis. Le domaine très naissant de la réalité virtuelle à l’époque avait besoin d’un manuel, alors il m’a dit que nous devrions en écrire un ensemble. S’il s’agissait de mon premier livre, Philippe avait deja écrit 20 autres livres en robotique et télé-robotique, étant un pionnier dans ce domaine.

    Philippe souhaitait créer un groupe de recherche en Réalité Virtuelle en France, il a donc fait en sorte que plusieurs chercheurs, parrainés par le CNRS, soient co-encadrés par nos soins. Parmi eux figuraient les professeurs Paul Richard et Mourad Bouzit. Tout le monde sait à quel point la réalité virtuelle est devenue un domaine important, mais peu de gens se souviennent que la première conférence internationale sur la réalité virtuelle a été organisée en 1992 en France. Le premier manuel de VR au monde a également été publié en France, en 1993, écrit par Philippe et moi. Philippe a donc laissé un très grand héritage scientifique et je suis heureux de voir les chercheurs qu’il a formés l’honorer ici et à travers leurs travaux.

    Enfin, je dois parler de l’humanité de Philippe. Toujours encourageant, toujours avec humour, avec le regard brillant d’un visionnaire. Que Dieu te garde en paix mon ami !

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