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L'analyse et la détection du discours extrémiste et radical dans le contexte de la crise sanitaire

Kontantin Todorov travaille actuellement sur le montage d’un projet H2020 FET open, en collaboration avec des sociologues, psychologues et experts en IA en Allemagne, Danemark et Grèce.

“Nous ne combattons pas seulement une épidémie, nous combattons une infodémie”, Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, février 2020.

Les crises sociétales engendrent l’instabilité de la société et créent ainsi un terrain fertile pour la radicalisation et l’extrémisme. La pandémie mondiale de 2020 a créé un grand niveau d’incertitude sociétale. Les taux de réussite et la durée inconnus des blocages nationaux favorisent la frustration individuelle, l’augmentation des taux de chômage et la chute de l’économie posent de grands défis aux politiciens et aux entrepreneurs. Bien qu’il soit difficile, à ce stade, d’estimer les résultats précis de la crise de Covi19 , les experts prévoient un déclin économique à grande échelle qui pourrait même dépasser la crise économique qui a suivi en 2008. Après 2008, nous avons observé une montée des populistes de droite accompagnée d’un renforcement de l’extrémisme de droite transnational dans toute l’Europe. De même, les forces extrémistes exploitent et utilisent à leur avantage les crises COVID19 en diffusant des théories de désinformation et de conspiration pour amplifier les sentiments d’incertitude et de méfiance du public. Les personnes ayant un sentiment d’incertitude et de peur existentielle sont plus réceptives aux voix radicales et à la pensée conspirationniste. L’ampleur de ce risque est apparue très tôt, lorsque, dès la mi-février 2020, Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’a déclaré publiquement : “Nous ne combattons pas seulement une épidémie, nous combattons une infodémie” (UN.org, 2020). Les premières études sur les contenus d’informations récentes politiquement biaisées confirment cette crainte en montrant que les acteurs extrémistes distribuent des contenus qui “contribuent à une vision du monde contradictoire, menaçante et méfiante”.

Cette situation constitue un défi évident pour l’Europe. En pensant au monde après la crise COVID-19, il est important pour l’UE de comprendre comment les programmes radicaux tirent parti de cette crise et comment les positions extrêmes évoluent en conséquence afin de prévenir / limiter l’impact de ces phénomènes présumés dangereux, au lieu de les regarder se développer.